Assistante parentale experimentée

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Des idées, des actualités

25 Nov 2021

L’imagination des enfants, pas à pas

L’imagination des enfants, pas à pasLes histoires racontées ou lues par un adulte enrichissent très tôt le monde imaginaire du jeune enfant. Mais c’est seulement au milieu de la deuxième année qu’il commence, tout doucement, à faire preuve d’imagination. Cette nouvelle capacité lui ouvre une porte sur la création, la fantaisie, le merveilleux. En même temps, elle est sa manière de comprendre ce qui l’entoure. Fabienne Agnès Levine, psychopédagogue donne ici quelques jalons de ce cheminement qui le mènera vers la distinction entre fiction et réalité, et quelques conseils sur la place de l’adulte.

Un objet qui avance sur la table, entre les mains d’un enfant qui produit le son d’une voiture ; deux crayons ou deux bouts de bois face à face qui se disent « bonjour » grâce à la voix qui leur donne vie ; trois cubes de tailles différentes comme point de départ d’une histoire de bébé avec son papa et sa maman ; un panier à linge qui devient bateau ou quelques chaises alignées qui forment un train… Devant les créations enfantines, les réactions de l’adulte sont variées : se demander « Où vont-ils chercher tout ce qu’ils inventent ? » et être impressionné par cette capacité à prêter vie à des objets inanimés, ou bien encore guetter les manifestations de l’intelligence et s’émerveiller des progrès du langage. En fait, dans les productions imaginaires de l’enfant entre 2 et 6 ans (et après), deux directions coexistent : l’essor de la créativité et la volonté de comprendre le réel.

De la fonction symbolique à l’expression de l’imagination
Au début de la deuxième année, la fonction symbolique se manifeste par un comportement nouveau : l’imitation différée. L’enfant est spectateur d’une scène et en garde une image mentale ; en décalé dans le temps, il reproduira de mémoire une action qu’il a vu faire. L’imitation, différée et non plus en présence du modèle, devient le point de départ de petites scènes qui s’inspirent du réel et qui, souvent, sont déformées, volontairement ou non. L’enfant commence par reproduire les actes qui l’intéressent mais aussi ceux qui sont les plus faciles à reproduire : boire, manger, se laver, se peigner, tenir un volant, téléphoner… Bienvenue aux premiers jeux d’imitation (dînette, voiture, ménage, bricolage, docteur, etc.) dans lesquels le comportement est plus de faire « comme » que faire « comme si » et « on dirait que ». À ce stade, le manque de réalisme est le fruit du hasard et non de l’intention d’être créatif.
C’est à force d’évoquer des situations ordinaires auxquelles il a participé ou assisté que l’enfant de 2 ans commence à s’éloigner du modèle imité pour ajouter des éléments qui témoignent de plus en plus de sa vie affective (ses désirs, ses frustrations, ses fantasmes). Par exemple, dans le coin dînette, un enfant joue à acheter des carottes et des tomates, inspiré par ce qu’il a vu au marché le matin même. Il enchaîne sur l’achat fictif de bonbons alors qu’il ne s’en trouvait pas au marché et que ses parents lui avaient refusés quelques jours auparavant dans un magasin. Ou bien, il introduit dans son jeu un chat qui a renversé le sac de tomates, que le marchand a disputé et qui s’est enfui. Il est improbable que cette scène se soit produite sous ses yeux. Pour peu que ses partenaires de jeu s’emparent de l’idée, la scène de marché peut aussi se transformer en une histoire de chats qui font plein de bêtises. Ainsi s’opère le glissement progressif du jeu d’imitation au jeu d’imagination, favorisé par les progrès du langage à partir de la troisième année.
• Le rôle de l’adulte au moment de l’émergence de l’imagination
- Entre 14 et 18 mois, vérifier que l’enfant, parleur ou non parleur, commence à imiter en l’absence d’un modèle. Si, dans les mois suivants, aucun signe de la fonction symbolique n’arrive, partager ses inquiétudes avec d’autres professionnels. Pour rappel, la fonction symbolique est l’aptitude à représenter un objet ou un évènement absent par autre chose : un autre objet, un mot, un geste.
- Veiller à laisser à l’enfant des plages de temps suffisantes sans sollicitation extérieure (paroles, écrans, jouets électroniques…) en vue de favoriser la rêverie éveillée. Ce que l’adulte peut percevoir comme de l’ennui est un temps de production d’images mentales nécessaire à l’activité psychique.

L’imagination reproductrice et l’imagination créatrice

Il n’est pas si simple de définir l’origine et les manifestations de l’imagination : son étude n’est pas uniquement du ressort de la psychologie, d’autant plus qu’elle a d’abord été explorée par la littérature et la philosophie. La distinction entre imagination reproductrice et imagination créatrice est ancienne : la première décrit le fait d’explorer le monde mentalement en vue de résoudre des problèmes et de prendre des décisions, la seconde se met au service de la création par la capacité à produire de la nouveauté sans tenir compte du réel. Toutes deux sont utiles mais n’occupent pas la même fonction aux différents âges de la vie.
Pendant la petite enfance, si l’imagination est créatrice, ce n’est pas toujours volontaire. En effet, toute invention se base d’abord sur des représentations imagées d’objets et d’événements vécus par l’enfant lui-même. En même temps, rien n’est impossible car il sait mettre le réel au service de ses envies. Lorsqu’un enfant se glisse derrière un fauteuil en déclarant « Je vais dans ma maison », le pense-t-il vraiment ? Et quand il tend une part de pizza en plastique à un adulte, ne se précipite-t-il pas pour l’empêcher de manger le jouet en cas de simulation ? Il suffit d’observer des enfants construire ensemble un scénario, surtout entre 3 et 8 ans, pour remarquer à la fois leur souci de réalisme et la facilité avec laquelle ils s’accordent une grande liberté d’invention. Lorsqu’ils s’engagent dans la mise en place d’un jeu symbolique, ils n’économisent pas non plus leurs efforts. La formule de Philippe Gutton, psychologue et psychanalyste, donne à réfléchir sur cette ambiguïté et sur la valeur éducative du faire semblant : « Plus l’enfant joue ce qu’il croit, moins il y croit. » (in Le Jeu chez l’enfant, Larousse, 1989, p. 55).
• La posture professionnelle de l’adulte pendant les jeux d’imagination
- En amont, installer des espaces de jeu favorisant la liberté d’expression ; au cas par cas, diversifier les thèmes évoqués par les jouets ou au contraire fournir des objets qui n’ont pas de fonction prédéfinie (objets de récupération, éléments de la nature).
- Pendant le jeu, se mettre en retrait, éviter toute remarque normative (« Ça sert à ceci, pas à cela. »), participer modérément seulement si l’enfant le demande, accueillir l’univers imaginaire de l’enfant sans lui imposer le nôtre.

La pensée magique à l’œuvre

La pensée magique est un mode de fonctionnement intellectuel qui s’appuie sur la toute-puissance du désir plutôt que sur des principes rationnels. C’est une pensée prélogique qui s’épanouit à la fin de la période de l’intelligence sensori-motrice (vers 2 ans) et pendant celle de l’intelligence représentative (entre 2 et 6 ans). Le langage est utilisé tantôt pour structurer un début de raisonnement intuitif, tantôt pour juxtaposer et relier des évènements sans se heurter aux contradictions, condition essentielle de l’imagination.
La pensée magique se manifeste par le fait de prêter des sentiments et des intentions aux objets comme s’ils étaient des êtres vivants, autrement dit l’animisme. Affranchis des lois de causalité, les jeunes enfants projettent facilement ce qu’ils ressentent dans des éléments matériels : la table contre laquelle ils se cognent est méchante, il pleut parce que le ciel est en colère, etc. Une autre composante de la pensée enfantine qui influence le contenu imaginaire est l’égocentrisme, cette difficulté jusqu’à au moins 4 ans à se décentrer pour adopter un point de vue autre que le sien. Quand il invente une histoire, l’enfant part de ce qu’il connaît, perçoit ou ressent pour le transposer chez des êtres animés et inanimés. Depuis longtemps, ces caractéristiques sont prises en compte dans beaucoup de fictions destinées aux jeunes enfants : animaux et véhicules doués de parole, arbres et maisons qui ont un visage, contexte dans lequel évoluent les personnages qui rappellent la vie quotidienne des tout-petits.
• Les réponses de l’adulte aux manifestations de la pensée magique
- Avant 2 ans, prendre le temps d’utiliser un jouet ou un autre objet pour raconter à l’enfant une petite scène simple comme celles de manger, se laver, s’habiller, se promener, chercher un ami, etc.
- Après 2 ans, accueillir positivement les inventions de l’enfant sans lui faire remarquer leur absence de réalisme et de logique.

L’imagination, c’est vraiment sérieux

Dès qu’il commence à parler, l’enfant exprime un regard sur ce qui l’entoure qui nous semble décalé par rapport au réel. Que ce soit en racontant une histoire, en faisant parler ses jouets ou en dessinant, il met en scène un univers dans lequel les lois de causalité semblent ne pas avoir de prise. Dans tous les cas, il nous parle de lui et de son rapport au monde. Les premières fois qu’un enfant nous fait partager son imaginaire, c’est par la simple évocation d’un personnage ou d’un fait. Quelques mois plus tard, il entre dans la narration en utilisant les temps de l’indicatif et en abusant des conjonctions qui permettent de juxtaposer les événements au gré de ses associations d’idées (sous forme d’images), « et », « après », « alors ». Notre rôle est peut-être d’adopter un comportement qui reflète un juste milieu entre l’enfermer dans son monde intérieur et l’embarquer trop tôt dans une réalité objective.
Rien ne remplace l’observation des joueurs et la découverte de leur personnalité à travers leurs productions imaginaires : dès que l’on travaille auprès de jeunes enfants, on accumule vite les exemples de jeux de faire semblant, de dessins et d’histoires dans lesquels ils projettent leurs sentiments les plus enfouis. Malgré cela, l’imagination, indépendamment de la place qui peut lui être accordée dans le projet écrit, est un sujet rarement travaillé en équipe. Et pourtant, il mérite d’être approfondi tant dans ses fondements théoriques que dans ses aspects pédagogiques (espaces, jouets, réponses des adultes, etc.).

Article rédigé par : Fabienne Agnès Levine


14 Oct 2021

les écrans sont-ils dangereux et même toxiques pour les enfants de moins de 3 ans ?

Dr Anne-Lise Ducanda : Aujourd’hui, on vit dans un monde hyper connecté. De la télévision à l’ordinateur en passant par la tablette, le téléphone, les familles, parents et enfants sont très exposés aux écrans. Et les parents ne sont pas encore suffisamment informés des dangers sur leur enfant.  Pour eux c’est pratique car cela leur permet de faire les tâches domestiques, et pour une grande majorité, c’est éducatif : plus l’enfant se servira de ces outils,  mieux il sera préparé au monde de demain. Ils pensent donc leur donner le plus de chances pour grandir dans de bonnes conditions. Le danger pour les moins de trois ans, et encore plus pour les moins de deux ans, c’est que les  écrans captent fortement l’attention de l’enfant- ça bouge, çafait du bruit -  et de ses parents,  ce qui le prive  de ses besoins vitaux. Les premières années de la vie sont en effet décisives. Un moment clé où l’enfant interagit face à face avec les humains qui prennent soin de lui et découvre le monde avec tous ses sens : la vision, l’audition, le goût, l’odorat, et aussi le toucher (ce que voit l’enfant, il doit pouvoir aussi le manipuler). Aujourd’hui plus de 5000 études, surtout internationales prouvent que la surexposition aux écrans a des effets délétères sur les touts petits. Et la règle désormais, c’est : pas d’écran du tout avant 2 ou 3 ans, y compris ceux de la famille quand ils sont aux côtés de l’enfant.

Quelles conséquences pour le tout -petit ?
Le cerveau, alors privé de ces bonnes stimulations, peine à créer de bonnes connexions cérébrales.  Et il est même possible qu’il en crée de mauvaises… Privés de vie réelle et d’interactions humaines de qualité, de plus en plus de jeunes enfants, ont un retard de langage, un retard cognitif, un retard de motricité.
L’enfant ne comprend pas ce qu’on lui demande, comme « va chercher tes chaussures », il peine à marcher, n’arrive pas à tenir un crayon avec ses doigts, alors que la pince pouce-index  est acquise vers 6 mois. Tout simplement parce que face à  un écran, on  ne fait qu’effleurer… L’enfant n’a donc pas  développé les muscles de sa main, la dextérité, la coordination.  Sans compter ces touts petits, et ils sont nombreux, qui ont des comportements agressifs, une intolérance à la frustration, une incapacité à l’effort, indispensable pour apprendre.  Ne l’oublions pas, tous les moments devant un écran est du temps volé aux apprentissages. En maternelle d’ailleurs  de plus en plus d’enfants sont en difficulté.
A cela s’ajoutent des troubles de l’attention- impossible de se poser avec un livre, un jouet,  ainsi que, parfois, de graves troubles de la relation et de la communication. Ils ne vous regardent pas, ne parlent pas, ne jouent  pas avec les autres. Ils sont dans leur bulle. Des troubles que l’on peut d’ailleurs confondre avec ceux de l’autisme. On constate aussi de plus en plus de troubles de l’oralité.

Pour vous les professionnels de la petite enfance, pros de  crèche, assistantes maternelles, sont en première ligne  pour informer, alerter les parents !
Ces professionnels ont un rôle primordial en effet. Car la bonne nouvelle, c’est que chez les tout -petits, une fois les écrans supprimés, le cerveau et le corps  se reconnectent avec tous les sens au monde réel. Grâce à sa grande plasticité, le cerveau peut de nouveau créer de très bonnes connexions cérébrales. Le phénomène est certes assez nouveau, mais comme les professionnels de la petite enfance ont une relation de confiance avec les parents elles sont en première ligne pour leur parler de la question des écrans afin d’en éviter les dangers. Bien sûr, il faut qu’elles mêmes aient le bon comportement. Même dans les crèches où il n’y pas d’écran, ils doivent  se forcer à mettre leur portable en mode silencieux ou de l’éteindre tout simplement. Il en de même pour les assistantes maternelles bien sûr. Car avouons le, il peut être tentant durant la journée de répondre à un appel, un message. Cela peut paraître anodin, mais les études montrent que c’est  préjudiciable à l’enfant : non acquisition du sens des mots, discontinuité de la relation, insécurité affective, manque de confiance en soi...

Alors quand  ces professionnels de la petite enfance doivent- ils s’inquiéter, alerter les parents ?
Il faut qu’ils aient une petite lumière dans la tête, un réflexe. Face notamment à un enfant qui mord, ne parle pas, ne marche pas, ne joue pas avec les autres, …ils doivent se demander, et si c était les écrans ? Ensuite, il est conseillé d’en parler en équipe, avec la psychologue s’il y en une, d’échanger, afin de savoir si les autres professionnels  s’interrogent aussi sur le comportement de l’enfant. Si elles sont du même avis, il ne faut pas hésiter à prendre rendez vous avec les parents. Afin de leur parler, de leur poser des questions, sur leurs habitudes de vie avec les écrans dans la famille, y compris la fratrie. Dans l’empathie et sans les culpabiliser bien sûr. Si l’enfant n’est pas surexposé aux écrans, ne pas hésiter à leur conseiller d’aller consulter leur médecin. Et si l’enfant est surexposé, il faut accompagner la famille vers un sevrage total de tous les écrans. Y compris la télévision allumée, même si l’enfant n’est pas devant, et les parents doivent aussi couper  leur téléphone en présence de l’enfant car échanges, paroles, regards ne se font plus. Et surtout qu’ils n’attendent pas. C’est une chance pour l’enfant si un professionnel de la petite enfance détecte une surexposition aux écrans avant qu’il n’arrive à l’école. Car après quelques mois de sevrage total des écrans, le cerveau va donc recréer les bonnes connexions indispensables pour bien grandir, comme le montre les constats cliniques et les études sur le sujet. « Quand un écran s’éteint, un enfant s’éveille ! ».
Toutefois, il faut le savoir, l’arrêt total des écrans peut être difficile. Comme c’est très addictif, - un plaisir sans efforts- quand il en est privé, l’enfant peut s’énerver, hurler, se taper la tête contre les murs.  Pas toujours facile à supporter et se faire aider est des plus conseillé…

 Article rédigé par : Propos recuillis par Pascale Pommier de SantiPUBLIÉ LE 29 SEPTEMBRE 2021
8 Oct 2021
https://www.1000-premiers-jours.fr/fr

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29 Jul 2021

PLANTE TON SLIP

Plante ton slip


Une opération ludique et pédagogique avec les tout-petits pour découvrir la vie cachée des sols« Savez-vous planter les … slips ! et non pas les choux ». Derrière ce nom décalé « plante ton slip », c’est bel et bien une expérience de chercheur pour observer la biodiversité sous terre qui est proposée. A réaliser avec les tout-petits.
 Previous SlideNext SlideCette idée vient du Canada et a déjà été mise en pratique par de nombreux agriculteurs en France pour comparer ainsi leurs pratiques et travailler à une meilleure protection des sols. Le défi a été relayé par la suite par l’ADEME (l’Agence De l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie).

Le principe est très simple et saura séduire les adultes et les enfants.
Afin d’avoir une idée de la présence de vers de terre, insectes et micro-organismes dans la terre dans son espace extérieur, il est proposé d’enterrer un slip en coton, puis de le déterrer pour voir à quel point il se sera dégradé. Au printemps et à l'automne, deux mois suffisent. En été et en hiver, l'activité du sol étant moins importante, il est préférable de laisser le slip en terre quelques semaines de plus.

Mode d’emploi 

Le jour J :Munissez-vous d’un slip blanc 100% coton et usagé. Pourquoi un slip ? Si on cherche dans nos armoires un tissu pas trop grand, 100% coton, blanc et un peu usé…on trouve…un slip ! De plus, les élastiques ne seront pas mangés par les micro-organismes et permettront de retrouver le slip plus facilement ;

Creusez un trou d’environ 15 cm de profondeur. Proposez aux enfants d’y participer.Placez avec les enfants le slip dans le trou ;

Pensez à photographier le slip avant de le recouvrir, cela permettra de faire une comparaison ;Rebouchez le trou pour enterrer entièrement le slip

Marquez l’emplacement avec un objet quelconque (tuteur, pancarte…) pour pouvoir le retrouver facilement ;
2 mois plus tard (ou plus selon la saison) :

Déterrez délicatement le slip ;Rincez-le à l’eau claire et laissez-le sécher ;

Prenez-le en photo et comparez avec la photo du slip d’origine ;

Vous pouvez partager vos photos avec vos observations sur cette carte interactive et collaborative https://maps.sumwhere.co/?theme=902 .

Vous contribuerez avec les enfants aux sciences participatives.Jetez ce qu’il reste du slip dans la poubelle car il ne pourra plus être recyclé sauf s’il est resté quasiment intact.


Quelle conclusion en tirer ?

L’état du slip déterré est un bon indicateur de la santé du sol.
Si le slip est en majorité décomposé et présente beaucoup de trous, c’est le signe que votre sol est vivant et en bonne santé ! Cela veut dire qu’il est riche en activités biologiques.
Si le slip est intact ou très peu dégradé, c’est certainement qu’il y a peu d’organismes vivants (vers de terre, bactéries, champignons…) dans le sol ou qu'ils travaillent au ralenti.
 
Pourquoi un sol riche ? 
Plus un sol est vivant, plus il va se renouveler rapidement et permettre à la végétation de pousser. Cependant à cause des pollutions, de l’imperméabilisation et de l’érosion, les sols s’appauvrissent et se dégradent.
 
Quels bénéfices pour les enfants ?

C’est rigolo, cela va permettre aux adultes et aux enfants de mettre les mains dans la terre. On apprend la patience car il faut déterrer le slip 2 mois à 3 mois après. C’est aussi une expérience de chercheur et d’observation avec un avant/après avec une méthode très concrète pour connaître 
Et enfin cette opération permet de sensibiliser de façon scientifique et amusante les enfants à tous les petits êtres vivants qui peuplent le sol et à l’imd’en prendre soins. 1

15 Jul 2021
La peinture fraîche

La peinture fraîche

Activités estivales pour jeunes enfants

La peinture fraîche


1.Dans un moule à glaçons, mélanger un peu de peinture avec de l'eau.
2.Tendre un film plastique sur le moule, puis insérer (en perçant le papier film) ensuite un bâtonnet au milieu de chaque compartiment d'eau colorée.
3.Placer au congélateur la matinée.
4.Démouler les glaçons de peinture et proposer une feuille cartonnée, un miroir, ou autre support à l'enfant pour peindre


Les fleurs glacées

1.Dans un moule à glaçons, placer des fleurs fraîchement cueillies, et les recouvrir d'eau.
2.Mettre le tout au congélateur toute la matinée.
3.Sortir ensuite les glaçons de fleurs congelés et proposer à l'enfant de les faire fondre en lui mettant à disposition de l'eau chaude et des pipettes, cuillère, du sel, etc.

Les glaces lactées

1.Retirer l'opercule d'un petit suisse au fruit.
2.Placer ensuite un bâtonnet au milieu du petit suisse.
3.Mettre le tout au congélateur toute une nuit.
4.Le lendemain il n'y a plus qu'à déguster la délicieuse glace lactée. (Si la glace se démoule difficilement de son pot à la sortie du congélateur, laissez la un peu à température ambiante avant, ou passer le pot quelques secondes sous un filet d'eau chaude).

Le bac sensoriel de la mer


1.Dans un bac en plastique transparent, placer un peu de sable d'un côté.
2.Soulever le bac (côté sable), et caler dessous une petit butte de terre ou autre (bout de bois, petit jeu,etc) afin que ce côté contenant le sable soit un peu en hauteur.
3.De l'autre côté du bac mettre de l'eau mélangée à une goutte de colorant bleu.
4.Installer quelques animaux marins et c'est parti pour des heures de jeux.

Article rédigé par : Cathelyne Josselin





10 Jun 2021

Etude : la télévision allumée pendant les repas associée à un plus faible développement du langage chez les 3-6 ans

Une étude, publiée aujourd’hui dans la revue Scientific Reports par des chercheurs de l’Inserm, montre que laisser la télévision allumée au cours des repas a un impact négatif sur le développement du langage chez les enfants âgés de 3 à 6 ans. 


2 heures par jour devant les écrans
Les chercheurs Inserm au Centre de Recherche en Épidémiologie et Statistiques - Université de Paris (CRESS) rappellent le rôle primordial de l’interaction humaine avec les parents, les frères et sœurs ou les autres enfants, dans l’acquisition du langage. Or les enfants entre 3 et 6 ans passent énormément de temps devant les écrans et ce, même lors des repas. En suivant des enfants de la cohorte française EDEN, les scientifiques ont pu mesurer à la fois le temps d’exposition aux écrans mais également la fréquence d’exposition durant les repas familiaux. Ils ont ensuite évalué le langage des enfants « afin d’identifier la manière dont le contexte de l’exposition aux écrans peut influencer le développement du langage chez l’enfant. »

1 562 enfants suivis à 2, 3 et 5 ans et demi
Grâce à des questionnaires remplis par les parents, les auteurs de l’étude ont pu mesurer les temps d’écrans (télé, ordinateur et jeux vidéo) ainsi que la fréquence à laquelle la télé était allumée au cours des repas. Cela a concerné 1 562 enfants de la cohorte suivis à l’âge de 2, 3 et 5 ans et demi. 
L’évaluation du langage des enfants a été effectuée grâce à des questionnaires remplis par les parents lorsque les enfants étaient âgés de 2 ans. A 3 ans et 5 ans, ce sont des psychologues qui ont évalué le langage des enfants. 
 
Plus de télé, moins de langage
« Le croisement de ces données a révélé qu’une fréquence plus élevée de télévision allumée (regardée ou allumée en fond sonore ou visuel) pendant les repas de famille était associée à de moins bons résultats en matière de langage. »  Pas d’association en revanche entre temps d’écran et langage. 
Une analyse plus fine en fonction de l’âge a révélé que : 
-     Le niveau de langage à 2 ans était plus faible chez les enfants « toujours » exposés à la télévision pendant les repas de famille par rapport aux enfants qui ne l’étaient « jamais.
-    À 3 et 5 ans et demi, les évaluations de langage et le quotient intellectuel verbal étaient plus élevés chez les enfants « jamais » exposés à la télévision pendant les repas de famille, par rapport à ceux qui l’étaient « parfois » ou plus fréquemment.

3 points de moins de QI quand la télé est allumée durant les repas à 2 ans
Le quotient intellectuel verbal a été évalué à l'âge de 5 ans et demi. Il s’est révélé inférieur chez les enfants toujours exposés à la télévision pendant les repas à l'âge de 2 ans comparé à ceux qui ne l’étaient jamais. « Ces résultats encouragent donc à mieux prendre en compte le contexte dans lequel s’inscrit l’exposition aux écrans, et pas seulement sa durée. »

La télé, un frein aux interactions verbales parents-enfants
Le langage via les écrans ne remplace pas l’interaction verbale entre l'adulte et l'enfant laquelle est « fortement associée à un meilleur développement du langage de l'enfant. » La télévision pendant les repas peut donc constituer un frein aux interactions verbales de l’enfant, diminuant à la fois la qualité et la quantité des échanges entre enfants et adultes », explique Jonathan Bernard, chercheur Inserm et co-auteur de l’étude. Les stimulations auditives et visuelles de la télé peuvent « augmenter les distractions des enfants et des parents dans leur environnement familial et accroître les difficultés pour un enfant d'extraire d’un fond sonore les distinctions phonologiques et caractéristiques syntaxiques propres à la langue et nécessaires à la qualité de son apprentissage ».

Sources : Exposure to Screens and Children’s Language Development in the EDEN Mother–Child Cohort/Scientific Reports, 8 juin 2021
 

15 Apr 2021

Petite enfance : le mythe du grand méchant masque !

Petite enfance : le mythe du grand méchant masque !« Le port du masque a un impact sur le développement du langage chez les jeunes enfants » ou encore « avec le masque on va créer des futures générations d’enfants qui vont avoir des retards de langage, cela va être dur à compenser ». Qui n’a jamais entendu ces phrases ces derniers mois ? Oui, la pandémie COVID-19 a radicalement changé la nature de nos interactions sociales. Les masques sont arrivés dans nos vies, celle de nos jeunes enfants, de nos bébés. Ces nouvelles interactions masquées ont créé et créent de l’incertitude, de la peur et du stress. Quels sont les réels effets des masques sur les enfants ?  En 4 grandes questions, Nawal Abboub, docteur en sciences cognitives, spécialiste du cerveau des bébés, co-directrice de l’unité d’enseignement Science Cognitive et Société à l’ENS et co-fondatrice de l’organisme de formation Rising up, apporte un point de vue qui s’appuie sur les dernières recherches scientifiques, notamment en neurosciences et bouscule quelques idées reçues mais aussi certaines inquiétudes et observations des professionnels de terrain. Une analyse à contre-courant.

Oui, le masque nous gêne, nous adultes, et nous avons tendance à imaginer que ce qui est gênant pour nous l’est encore plus les enfants ! Nous avons peur que cela les perturbe sur le plan de leur développement, notamment du langage et de la communication, et ces questions sont tout à fait légitimes. A force ne nous voir tous masqués, les bébés vont-ils perdre la capacité de parler, d’interagir avec les autres ? Et ont-ils vraiment besoin de passer par l’imitation et donc de voir la bouche pour apprendre à parler ?
En fait, c’est un peu plus complexe que cela.
Ces dernières années, nous n’avons jamais autant appris sur les capacités des bébés à apprendre à parler. Nous savons désormais de quoi leur cerveau est réellement capable et surtout qu’est-ce qui dans l’environnement est décisif pour leur apprentissage.
Et donc, données scientifiques à l’appui, nous pouvons savoir comment le port du masque peut ou non affecter leur développement, à court ou plus long terme !

Comment les bébés apprennent à parler ? Qu’est-ce qui dans l’environnement est décisif pour leur apprentissage du langage ?
• De super outils associés à des interactions
Le cerveau des bébés est bien outillé pour apprendre. Tous les professionnels de la petite enfance le savent ! Les jeunes enfants regardent et écoutent très attentivement les personnes qui interagissent avec eux, et ce dès la naissance.  
La science nous le démontre depuis ces dernières années, les bébés sont dotés d’outils très puissants, présents dès la naissance pour détecter les signaux sociaux, linguistique, émotionnels, pour leur permettre d’apprendre à découvrir le monde autour d’eux (Abboub et al. 2016 ).
Les neurosciences cognitives nous ont appris qu’ils ont des zones dédiées dans le cerveau pour traiter les visages (au sein du cortex occipito-temporal), la parole (cortex temporal) ou encore les émotions (cortex cingulaire et frontal). Toutes ces zones sont déjà bien fonctionnelles chez les très jeunes enfants !
C’est grâce à ces super outils et à des interactions de qualité pendant les premiers mois, que les bébés vont gagner en expertise et observer de manière de plus en plus fine les adultes qui s’adressent à eux : ils se spécialisent pour les visages, pour sa langue maternelle, les règles de communication etc.

• Les yeux et la bouche
Le cerveau des bébés analyse leur environnement très finement et pas à n’importe quel endroit ! Les bébés s’appuient sur des indices précis du visage lorsqu’ils apprennent à parler. Oui mais lesquels ? De nombreuses recherches ont montré que les bébés, entre la naissance et 6 mois, regardent préférentiellement les yeux, par rapport à la bouche (Lewkowicz et al.2012 ). Ils regardent jusqu’à même 10 fois plus de temps les yeux que la bouche !
Mais entre 6 et 8 mois cette stratégie change ! Quand les enfants commencent à produire des sons spontanément (aussi appelé période de babillage), on observe un changement dans la manière dont ils regardent les visages qui leurs parlent. Au lieu de se focaliser sur les yeux, ils commencent à passer beaucoup de temps sur la bouche, car ils récupèrent des informations visuelles. D’ailleurs, c’est aussi présent chez l’adulte ! Mais à partir de 12 mois, on observe qu’ils retournent sur les yeux !
Donc, le langage ne repose pas uniquement sur la lecture labiale. C’est plus complexe que cela. Les bébés ont besoin évidemment de la bouche mais aussi des yeux . Et cela peut faire la différence dans la communication masquée.

Quelles différences entre un visage masqué ou non masqué pour un enfant ?
• Des signaux dégradés
Lorsque les visages sont partiellement cachés par des masques, on pense que les enfants ne peuvent pas voir le sourire amical ou le visage familier qui les met généralement à l'aise. Car le masque en effet « dégrade » 3 types signaux :
1. les personnes et leur identité : car la forme du visage, du nez de la bouche nous indique la singularité de chaque personne.
2. les émotions : car certains muscles du visage et de la bouche véhiculent de nombreux indices émotionnels et de communication.
3. la parole : car la parole est audio-visuelle, elle contient le son de la voix mais aussi les expressions du visage.
Pour résumer, on pourrait penser que le bébé peut avoir plus de difficultés à identifier la personne, savoir ce qu’elle veut de lui ou encore comprendre ce qu’on lui dit. Mais les bébés ont beaucoup plus de cordes à leurs arcs ! Et la science ces dernières années les a révélées.

• Quels sont les effets de cette dégradation sur les jeunes enfants ?
1. Reconnaissent-ils encore les visages ? Des études montrent que des bébés âgés de moins de 5 semaines peuvent distinguer et identifier les visages de leurs parents comparés à des visages étrangers même si les yeux ou la bouche sont partiellement cachés (Gava et al., 2008,) Donc cette capacité qu’ont les bébés à reconnaitre et distinguer les visages est très puissante. Car même avec un signal dégradé ils arrivent encore à les reconnaitre !
2 . Perçoivent-ils les émotions ? Des recherches ont observé qu’ils sont aussi bons pour lire des émotions du visages quand les personnes qui leurs parlent portent un masque ou non (Roberson et al. 2012 ) ! D’autres données suggèrent que quand les enfants sont confrontés à de nombreux contextes d’ambiguïté (comme le masque), ils vont chercher et compenser avec d’autres indices présents dans leur environnement (Ruba et al. 2020 ). Donc les bébés reconnaissent et distinguent les émotions même sur les visages masqués !
3. Décodent-ils la parole ? De nombreuses recherches ont montré que les bébés sont capables de décoder la parole sans même qu’il y ait un visage derrière (Abboub et al. 2016b) ! Car les sons de parole dans la voix contiennent la prosodie encore appelée la musique du langage. C’est quand nous modulons notre voix en intensifiant, en allongeant, en montant la tonalité certains mots ou phrases. La prosodie porte non seulement du contenu linguistique (syntaxe, sémantique) mais aussi l’émotion et donc l’intention. Quand les indices prosodiques ne sont plus présents, les jeunes enfants vont avoir plus de mal à décoder la parole. Donc pour les bébés un visage masqué a finalement moins de conséquences qu’une voix sans prosodie sur sa compréhension du langage !

•  Les stratégies des bébés pour compenser le manque de signaux ?
Si les bébés s’appuient énormément sur les éléments du bas du visage, notamment la bouche pour décrypter, décoder de nombreux signaux sociaux, linguistiques, émotionnels, ce n’est pas le seul ! C’est pour cela que même si la bouche est cachée, cela ne va pas affecter leur compréhension des émotions, la reconnaissance des visages, ou encore le langage. Ce n’est pas uniquement la lecture labiale qui est importante pour les enfants car ils ont des stratégies beaucoup plus sophistiquées que nous pensons ! Leurs capacités reposent sur des mécanismes très puissants de la plasticité cérébrale sélective dépendante de l’expérience et adaptable aux environnements sociaux. Et pas simplement sur l’imitation.

D’ailleurs les enfants de parents non-voyants ont non seulement un développement social et langagier typique, mais semblent s’adapter parfaitement à leur environnement. Même si ces bébés portent moins d'attention aux yeux des adultes et à la direction du regard que les bébés de parents voyants, ils développent sans retard leur langage (Senju et al., 2015) !  Ces résultats suggèrent que les bébés ajustent leur utilisation du regard des adultes en fonction de l'expérience de communication qu’ils ont dans leur environnement !

Comme nous l’avons dit juste précédemment, il faut garder en tête que les enfants dès la naissance s’appuient sur de nombreux indices pour comprendre le monde autour d’eux, car ils ont des capacités très puissantes d’analyse. Le cerveau de nos petits bébés n’est pas si immature ou non fonctionnel. C’est bien l’inverse ! Ils ont déjà dans leur cerveau des outils très opérationnels pour leur permettre de capter un maximum d’informations et développer de nombreuses stratégies d’apprentissage.

Quelles vont-être les conséquences sur le long terme du port du masque ?
Actuellement, des recherches sont en cours pour comprendre l’effet à long terme mais, dans la littérature scientifique, des recherches ont déjà étudié l’effet du masque sur l’impact de la qualité de la communication verbale et non verbale. Et les résultats nous l’avons vu ne vont pas dans le sens que nous pouvions nous imaginer !

Le port du masque obligatoire de ces quelques mois en structure ne va pas autant que nous le pensons altérer les compétences langagières ou plus globalement cognitives des enfants. Comme nous l’avons vu, les bébés ont de nombreuses stratégies de compensation déjà présentes et très efficaces de manière automatique. Peut-être même plus efficaces que celles des adultes !

Cependant les masques nous font nous poser les bonnes questions sur nos postures pédagogiques et comprendre lesquelles sont efficaces pour les jeunes enfants que l’on soit masqué ou non. Parfois ils peuvent être bousculés par le changement, anxieux et c’est alors à nous de nous adapter en fonction de nos observations pour les accompagner au mieux pendant cette période.


Quelles postures pédagogiques mettre en place face à la communication masquée?
Nous avons tous tendance en tant qu’adulte à mettre en place des stratégies pour sécuriser au mieux nos enfants : qu’ils ne manquent de rien, qu’ils ne soient pas en difficultés.
Mais ne sous estimons pas les compétences des bébés , la bouche ou le bas du visage ne sont pas les seuls indices sur lesquels les bébés s’appuient pour communiquer et apprendre ! En prenant appui sur ces mécanismes puissants d’apprentissage, nous pouvons déployer de nouvelles stratégies aux vues des découvertes neuroscientifiques de ces dernières années :

• Même si notre sourire aux lèvres est caché par le masque, gardons en tête que nous ne sourions pas qu’avec notre bouche, nous sourions également avec notre voix !
• Il ne faut pas hésiter à amplifier et à moduler notre voix pour justement aider les bébés à mieux décoder la parole. Jouez sur les tonalités, ralentissez le rythme pour les plus jeunes et amplifiez les émotions. Vous verrez que vos bébés réagiront sensiblement de la même manière avec ou sans masque !
• N’oubliez pas aussi de jouer avec votre regard. Le regard direct est un puissant catalyseur des apprentissages et l’enfant se sert beaucoup de ces indices pour comprendre et analyser votre comportement.
• Vous pouvez aussi jouer en haussant les sourcils quand vous voulez souligner quelque chose d’important et aussi vos mains pour pointer, ou illustrer ce que vous dites !

Bref nous pouvons continuer à communiquer avec les enfants en toute sérénité, même avec ce masque ! Plus nous serons attentifs à la qualité pédagogique des interactions sociales et langagières, plus nous accompagnerons de manière efficace le bon développement de l’enfant.

Prenons également plus de temps pour observer les jeunes enfants. C’est vrai avec cette période anxiogène et les changements de protocole sanitaire, certains peuvent se retrouver plus en difficultés que d’autres. Observons si leurs comportements changent radicalement, s’ils ne nous regardent plus, s’ils ne nous sourient plus, pleurent plus souvent ou encore ne parlent plus autant que d’habitude.

Parlons-en à nos collègues, aux parents si eux aussi ont observé cela. Puis nous pouvons aussi poser des questions à l’enfant, retirer rapidement notre masque pour voir si cela l’aide à se sentir plus à l’aise. Si enfin trop de doutes persistent, que la situation ne change pas voire s’aggrave, sollicitons l’aide d’un professionnel de santé (psychologue, pédiatre ou orthophoniste).

C’est vrai, les masques nous malmènent, mais ils nous font aussi nous poser des bonnes questions. De nombreuses connaissances issues de nos laboratoires peuvent nous aider à mieux comprendre les enfants afin de mieux nous adapter, utilisons-les !
 Quelques références

- Abboub, N., Nazzi, T., & Gervain, J. (2016). Prosodic grouping at birth. Brain and Language, 162, 46–59.
- Abboub, N., Boll-Avetisyan, N., Bhatara, A., Hoehle, B., & Nazzi, T. (2016). An exploration of rhytmic grouping of speech sequences by French- and German-learning infants. Frontiers in Human Neuroscience.
- Gava, L., Valenza, E., Turati, C., & Schonen, S. D. (2008). Effect of partial occlusion on newborns’ face preference and recognition. Developmental Science, 11(4), 563-574.
- Lewkowicz, D. J., & Hansen-Tift, A. M. (2012). Infants deploy selective attention to the mouth of a talking face when learning speech. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 109(5), 1431–1436.
- Roberson, D., Kikutani, M., Döge, P., Whitaker, L., & Majid, A. (2012). Shades of emotion: What the addition of sunglasses or masks to faces reveals about the development of facial expression processing. Cognition, 125(2), 195–206.
- Ruba, A. L., & Pollak, S. D. (2020). Children’s emotion inferences from masked faces: Implications for social interactions during COVID-19. PLoS ONE, 15(12 December), 1–12.
- Senju, A., Vernetti, A., Ganea, N., Hudry, K., Tucker, L., Charman, T., & Johnson, M. H. (2015). Early social experience affects the development of eye gaze processing. Current Biology, 25(23), 3086–3091.

Article rédigé par : Nawal AbboubPUBLIÉ LE 13 AVRIL 2021MIS À JOUR LE 14 AVRIL 2021  

14 May 2020
28 Apr 2020
5 Dec 2019

L'arbre de l'amitié

Je vous propose de découvrir un outil pour discuter de l’amitié avec les enfants. Pour cela, nous utiliserons une métaphore : des fleurs sur un arbre.

Ce support permet :

de décrire l’amitié

d’offrir des fleurs de l’amitié

d’apprendre à se présenter

Voici le document à télécharger

13 May 2019

Bibliothèque

Marie Costa est coach parental et accompagne les familles depuis 25 ans.


Elle est l’auteure de livre qui s’impose comme un véritable guide de parentalité positive.



C’est le principe de ces 100 idées pour éviter les punitions et autres violences éducatives.


Si vous avez pratiqué au moins une de ces “méthodes” ci-dessous avec votre enfant, ce livre est fait pour vous :


chantage

obliger à se taire

le mettre au coin

l’enfermer dans sa chambre

l’envoyer au lit sans manger

le priver de dessert

lui confisquer son doudou, ses jouets, le téléphone,…

lui interdire de sortir

le priver d’une activité

l’humilier

crier

le secouer

le taper

le mordre…

Il existe des alternatives non violentes à cette liste. L’auteure nous les offre en commençant par définir ce qu’est une punition et pourquoi elle n’est pas efficace.


“La punition n’apprend qu’une chose : à éviter la punition” B.F. Skinner


Marie Costa fournit une boite à outils à base d’empathie, de psychologie et de connaissances sur le développement des enfants et leurs besoins. Une fois ce cadre posé, elle nous invite à tester des réactions dans des contextes précis et selon plusieurs cas de figure : pour un enfant, dans les fratries et pour les ados.


Exemples de cas :


Mon enfant ne m’écoute pas

Mon enfant dit des “gros mots”

Mon enfant est insolent

Mon enfant ne veut pas faire ses devoirs

Mon enfant lance des objets…

Mes enfants se bagarrent

Ils se jalousent

Mon ado se couche tard

Mon ado s’oppose et répond.

etc.

Les solutions proposées sont présentées sous forme de listes de “bullet point”, ce qui clarifie grandement le message.


Bref, ce livre est utile et pragmatique. Je recommande !

15 Apr 2019
Comprendre

Comprendre

14 May 2018

Enfant = télé ?




Il est loin le temps où l’homo sapiens se contentait de la chasse et de la cueillette pour occuper ses journées. Tout le monde avait un œil sur les enfants des autres qui jouaient librement dehors. Pas de voitures gênant les jeux des enfants, juste quelques lions affamés attendant le moment propice pour attaquer.  Aujourd’hui, il n’y a plus le stress de se faire dévorer par un animal sauvage nous scrutant avec avidité, juste des adultes trimant dix heures par jour, esclaves du monde moderne,  chérissant l’espoir de trouver leurs enfants doux et calmes à la sortie de la crèche ou de l’école pour profiter pleinement de leur repos. Si les enfants ne seront ni doux ni calmes mais simplement excités par le fait de retrouver leurs parents, on sacrifiera sur l’autel le principe du tout sans écran ! Télévision/tablette, pour nombre de familles, signifient la garantie d’une demi-heure de quiétude.


Et voilà comment, moi aussi, en tant que professionnelle avertie, j’ai cédé aux sirènes de la tranquillité facile ! Nous avons beau être des pros de la petite enfance, avoir mille données sur le développement de l’enfant, sur ce qu’il faut faire, ne pas faire, on ne reste pas moins des parents en proie à ses faiblesses. En proie à une routine qui nous aveugle. Tous les matins on s’enferme dans un « deux tours dans la serrure, bip voiture, sac côté passager », alors qu’on pourrait varier et faire « un tour serrure, cloche pied jusqu’à la voiture, et sac sur la banquette arrière ! », (Tu m’as suivie (ou pas), bref j’ai eu besoin de casser ma routine et pas seulement en faisant du cloche pied ! Je me suis rendue à l’évidence que ces trente minutes de télévision quotidienne (qui virait parfois aux trois quart d’heure- une heure selon le degré de fatigue) cassait l’envie d’aller jouer dehors, de faire un jeu en famille ou de se parler tout simplement. Arrêter la télévision virait parfois à la déclaration de guerre avec mouvements extrêmes de contestation, des manif anti-devoirs/anti-jeux/anti-bain. Ils étaient accrocs sans aucun doute. Accrocs à leurs habitudes, mais aussi aux images qui défilent  et comme toute addiction, la sensation de manque se caractérisait par une nette agressivité.Pour ne pas me retrouver emprisonnée pour possession illicite d’images télévisuelles abrutissantes, j’ai arrêté de dealer pour mes enfants. Les énervements et crêpages de chignon consécutifs à l’arrêt de la télévision s’estompèrent dans la fratrie. Avait-on mis le doigt sur une découverte ?



Non ! Beaucoup d’auteurs l’ont mis en exergue dans leurs ouvrages (comme Serge Tisseron pour ne citer que lui). Les écrans sont néfastes aussi bien dans leur manière d’entraver la relation que de contribuer à tout un panel de troubles comportementaux comme l’agressivité citée plus haut, l’hyperactivité, le retard de langage, les troubles de l’attention ou encore des symptômes similaires aux troubles envahissant du développement. Où sont passés les enfants qui jouaient avec la terre, les bâtons et les cailloux ? Apprendre en deux dimensions n’a jamais égalé la 3D avec ses manipulations si riches d’enseignements sur le monde qui nous entoure et ses stimulations sensorielles. Voir un seau et une pelle à la télé n’aura pas la même saveur que de sentir la pelle dans ses mains, l’utiliser pour creuser, remplir le seau et deviner des notions de contenants/contenus.  Etre passif devant un écran n’a jamais aidé non plus à développer son langage quand une discussion avec le parent incite à poser des questions sur le sens des mots.

Je passais un entretien avec une famille dont la petite fille présentait une grande agitation motrice et une agressivité envers les enfants de la crèche, et je leur posais candidement la question « avez-vous des moments calmes que vous partagez avec votre enfant ? », « oui le soir quand elle regarde la télévision, elle est très calme ».


C’est un des effets pervers de la télévision, le cercle vicieux par excellence. Ils sont énervés, on leur propose innocemment un dessin animé pour se calmer. Devant la télé, l’enfant se retrouve dans un état catatonique où il emmagasine une énergie considérable qu’il pourrait dépenser en shootant dans un ballon ou en courant après les bulles de savon. Le cerveau est submergé par toutes les informations transmises par les écrans tant les stimulis sont denses, il disjoncte et on se retrouve avec un jeune enfant au bord de l’explosion dès qu’on appuie sur le bouton OFF de la télécommande (alias le doudou 2.0 des enfants).


D’où vient cet engouement pour les écrans ? Pourquoi plongeons-nous aveuglément dans ce travers, alors que le monde nous attend ? Je la vois toujours cette lueur d’espoir chez ma fille, le matin, pour regarder un dessin animé et tenir son blog à jour sur les nouveautés qui sont sorties (je blague, on en n’est pas encore là). Mais pourquoi cet attrait, délaissant coloriages et découpages ? Il semblerait selon Pavlov que cette propension aux images affluant avec rapidité active notre « réponse d’orientation », réponse biologique qui nous viendrait de nos ancêtres (tu sais l’homo sapiens, celui qui chassait et cueillait, prêt à déguerpir au moindre frétillement de feuilles annonciateurs d’un prédateur). Notre cerveau cherche à en savoir davantage pour déterminer l’action future, tandis que le corps patiente. Excepté qu’aujourd’hui la réponse d’orientation est activée de manière continue avec les écrans et qu’il est difficile de s’en détacher. Aussi, il est prouvé qu’une surexposition aux écrans augmenterait le risque de myopie. En cause : la fatigue engendrée par le fait de devoir accommoder sa vue de près devant l’écran  et le manque de lumière du jour (oui, le temps que l’enfant passe devant un écran, est du temps en moins à jouer dehors). Le marché de la lunette n’est pas prêt de s’éteindre.


Donc règle numéro 1 : les écrans, ce n’est pas avant trois ans.

Règle numéro 2 : si le parent a enfreint la première règle (n’allons pas nous bercer d’illusions…) l’utilisation se doit d’être homéopathique, et en interrompant régulièrement le contact visuel établi par l’enfant avec la télé, en étant à ses côtés (la télévision n’est pas une baby sitter à bas prix), et en échangeant aussi sur ce que l’enfant regarde (on crée une interaction ! et ainsi on fait de l’ombre à Dora).

Règle numéro 3 : pas de télé avant de s’endormir… ou à minuit vous êtes encore sur le pont !

Règle numéro 4 : donner l’intérêt de la démarche, pas d’interdiction sans explications


Article rédigé par : Anne-Cécile George

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