Assistante parentale experimentée

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Des idées, des actualités

29 Feb 2024

L'acquisition de la notion de temps ?

Le très jeune enfant ne possède pas la notion de temps de manière innée. De ce fait, les indications, les jalons posés comme des repères ne lui sont pas toujours utiles, les interdits, ne sont pas compris dans la durée, et les anticipations temporelles ne sont pas intégrées.

Répéter toujours et encore

« Ne t’inquiète pas Camille. Ce soir, tu rentres chez toi. C’est ton papa qui viendra te chercher, après le goûter ».

Des phrases de ce type, énoncées avec douceur et certitude pour l’enfant, sont courantes dans le monde de l’accueil du jeune enfant. La parole, claire, simple, vraie est entendue par l’enfant. Cette parole, donnée par une personne qui prend soin de lui, avec laquelle il a tissé une relation d’attachement sécurisante, possède d’autant plus de valeur. L’enfant y est sensible.
Pourtant, si le jeune enfant entend et s’apaise, il n’est souvent que question de quelques minutes, pour que l’inquiétude ressurgisse et que les pleurs reprennent de plus belle.
Si les avancées scientifiques, dans le domaine des neurosciences appliquées à l’enfant insiste sur l’importance de la répétition, pour que l’information puisse être prise en compte au niveau mnésique, il n’en existe pas moins une difficulté majeure : la connaissance, la compréhension et l’intégration de la notion de temps et de durée par le tout petit. Un mécanisme indispensable pour que l’enfant puisse être rassuré dans cette situation. Ainsi, les professionnels de la petite enfance, répètent, réitèrent, reformulent encore et encore les mots rassurants. Ils offrent les mots, pour la compréhension intellectuelle, ils offrent la sensorialité qui rassurent : un ton à peine plus grave, un rythme, une mélodie, auxquels l’enfant s’accrochera. Si l’enfant comprend que son papa viendra bien le chercher, le « quand » reste une inconnue troublante, et non maîtrisée. 

Les  interdits ? Jamais une bonne fois pour toute !

« Sasha, je viens de te le dire, il est interdit de monter sur la table, descend s’il te plait ».

Alors que nous énonçons cette phrase pour la troisième fois en l’espace de cinq minutes, Sasha, la bouche en cœur, descend tranquillement, sous notre regard quelque peu agacé.

Pour quelle raison, est-il nécessaire de répéter, inlassablement le même interdit ? L’enfant entend et comprend la consigne, cependant passé quelques minutes, il reprend le chemin de cet interdit.
Cette situation génère de nombreuses incompréhensions. L’adulte ne comprend pas pourquoi, alors que l’enfant a visiblement compris la règle, il est nécessaire de la lui répéter. Il est fort probable que cette situation se renouvelant, l’agacement pointe le bout de son nez. Il est même à imaginer que le comportement de l’enfant « rebelle » sera abordé en séance d’analyse de pratiques professionnelles. L’adulte s’interrogeant sur les raisons pour lesquelles l’enfant s’oppose ainsi à lui ; et le « nargue ».
Du côté de l’enfant, l’incompréhension existe aussi : L’adulte lui a montré son mécontentement mais pour quelle raison ? Car lorsqu’il lui a été demandé de descendre de la table. Il a obéi. Et ce, à chaque requête. Il s’est conformé à la demande. Il a réagi et répondu comme attendu.
L’interdit a bien été signifié, mais pour l’adulte, il était implicite que cette règle perdurait dans le temps. Cela ne l’était pas pour l’enfant. Imaginons que l’adulte conscient de l’information manquante se soit exprimé différemment et, aurait dit : « Sasha, il est interdit de monter sur la table. C’est interdit à tout moment et ce toute l’année ! »
Pensez-vous qu’il aurait mieux été compris ? L’enfant n’ayant pas assimilé la notion de chaque instant, ni de celle d’une année entière, il est probable que la situation aurait été la même.


Les petits ne peuvent pas anticiper …

Alors que les enfants jouent avec plaisir dans le jardin, vous leur annoncez : 

« Dans 5 minutes, on rentre ».

Ces mots posés pour que l’enfant puisse anticiper la fin de l’activité sont-ils suffisants, pour que l’enfant puisse gérer son jeu de découvertes, et se prépare à finaliser ses explorations ? Ces mots sont-ils compris par l’enfant ?
Il existe bien souvent des enfants démunis et sincèrement étonnés lorsque les cinq minutes se sont écoulés et que nous leur indiquons le chemin du retour.



29 Feb 2024

Des rituels pour apprivoiser le temps

Les professionnels de la petite enfance savent combien il est important de donner des repères à l’enfant, afin que la journée et son enchaînement puissent devenir rassurant.
Ils travaillent généralement en installant des rituels, dont la répétition d’une journée sur l’autre, permet à l’enfant de prendre conscience de ce qui va venir : présent et futur (proche).
Ces jalons et éléments, qui viennent aider l’enfant à intégrer cette notion de temps et de durée, peuvent être de plusieurs types.

Les rituels  qui impliquent la motricité et la notion d’espace.

Il s’agit de
• Se regrouper et de s’assoir (ou non) pour chanter ensemble la chanson du bonjour.
• D’enfiler son manteau et ses bottes avant d’aller jouer dehors
• De relever ses manches et de se laver les mains avec du savon avant de passer à table
• De se déshabiller avant d’aller dans la chambre pour se reposer
Les moments forts de la journée, sont bien souvent ritualisés et inscrit dans le cerveau de l’enfant grâce à des mouvements, actions, locomotives ou non.

Les repères et activités s’appuyant sur le canal sensoriel visuel :

Ils sont nombreux et variés :
• Frise imagée des différents moments de la journée
• Photos d’une activité connue de l’enfant, à remettre dans un ordre chronologique
• Des activités d’observation : offrir à l’enfant de tremper une marguerite blanche dans une verre où il aura mélangé de l’eau à la peinture de son choix. Lui donner le temps de voir, la fleur boire et changer de couleur
• Activités mettant l’enfant en contact avec la nature. Celle-ci permet à l’enfant de se confronter :
- À la notion de durée : temps qu’il faut pour qu’une graine germe, qu’elle produise tige feuilles et fruit,
- Au cycle des saisons : En lui offrant des activités qui mettent en avant l’évolution de la flore : avec les bourgeons, les feuilles vertes, puis les feuilles orange et marron séchées de l’automne…
- Au cycle de la journée et de la rotation de la terre : Par exemple avec des jeux permettant à l’enfant de se rendre compte que la lumière du soleil se déplace ; De simples draps suspendus, feront l’affaire. Créer une cabane à l’abris des rayons de soleil sous la toiture improvisée des draps et réaliser avec l’enfant qu’il est nécessaire pour rester à l’ombre de se déplacer.
• Les activités telles que les circuits de voitures en bois ou les boules qui apparaissent et/ ou disparaissent sur un circuit, et descendent lentement, les engrenages ; Les jeux de formes ou de Kaplas qui sont glissé dans les rouleaux de papier toilette apparaissant et disparaissant dans les tubes puis atterrissant au sol. Les sabliers qui prennent plus ou moins de temps pour se vider.

Les expériences sensorielles tactiles peuvent également apporter cette dimension de temporalité. 

En effet si les jeux de patouille (de semoule, d’eau, manipulation) sont connus pour plaire aux enfants qui y découvrent le plaisir de la matière :de sa température, de ses qualités, de sa densité, ces jeux sensoriels permettent à l’enfant de réaliser intrinsèquement le temps qui passe- la durée. En effet lors d’un jeu d’eau par exemple, l’enfant prend du plaisir à recevoir l’eau sur sa main, l’écouter se répandre dans l’évier, la gouter… Mais il est aussi dans l’observation de l’eau qui s’écoule d’un point A (en hauteur) vers un point B (plus bas) : soit le temps qu’il faut à l’eau pour se retrouver quelques centimètres plus bas. C’est une activité qui offre à l’enfant la possibilité de jouer avec le temps : Soit deux bouteilles remplies d’eau, dont les bouchons sont percés pour l’une d’un trou d’aiguille à tricoter, pour la deuxième de trois trous d’aiguille à coudre, lorsque l’enfant les retourne l’eau s’écoule en des durées différentes. Jeu de sensorialité, jeu d’observation et de durée.

Enfin, les rituels et les repères auditifs peuvent venir compléter cet apprentissage de la notion de temps et de durée.

L’écoute de musiques avec des arrêts et de redémarrages

• Le chant de comptines et de chansons où le tempo changeraient, le métronome qui s’accélère

• Des chansons rituelles, pour accompagner certains moments de la journée, comme une chanson pour ranger ensemble

• Des jeux qui offrent aux enfants l’écoute de durée qui varient tels les anciens téléphones avec un cadran rotatif : Lorsque l’enfant tourne le cadran il entend le temps que ce dernier met pour revenir en position initiale, durée qui varie en fonction du chiffre.


La notion temps est un axe de développement psychomoteur qui est indispensable pour certains apprentissages moteurs, sociaux, psycho-affectifs et/ou cognitifs. Multiplions les repères, et les rituels sans oublier une activité cruciale : celle qui consiste à donner du temps à l’enfant : le temps de faire à son rythme, de refaire encore et encore. Donnons à l’enfant du temps, du temps pour ne rien faire et se construire.

Article rédigé par : Catherine Lefèvre

18 Jan 2024

Étude : Une densité minérale osseuse Article : Isabelle Hallot

Une étude récente avait mis en évidence le rôle bénéfique de la végétalisation des crèches sur la santé des jeunes enfants. Une nouvelle publication de chercheurs belges et hollandais montre que les enfants vivant à proximité d’espaces verts ont une densité minérale osseuse plus élevée.

Le rôle primordial de la masse osseuse
On sait que la masse osseuse est cruciale pour la solidité des os tout au long de la vie. Elle atteint son pic au début de l'âge adulte et dépend largement de sa formation durant l’enfance, influençant le risque ultérieur d'ostéoporose et de fractures. Les facteurs liés à la petite enfance, tels que la nutrition, l'activité physique, la génétique et l'environnement, jouent un rôle crucial dans cette formation.

Les espaces verts influencent la santé des enfants
Des études suggèrent que l'exposition des enfants aux espaces verts est associée à des avantages neurocognitifs, mentaux, sociaux, comportementaux et émotionnels, ainsi qu'à un risque moindre d'obésité, une tension artérielle réduite et une activité physique accrue.

Une meilleure densité osseuse pour les enfants habitant près de la nature
Cette étude, menée dans le cadre de la cohorte ENVIRONAGE (Environmental Influence on Aging in Early Life) en Belgique, a examiné l'influence de l'exposition aux espaces verts résidentiels sur la densité minérale osseuse chez les enfants recrutés de la naissance jusqu’à l’âge de 4 à 6 ans. L’âge moyen des enfants était de 4,6 ans. La cohorte comprenait 327 enfants. Les données ont été collectées à l'aide d'un questionnaire et ont été complétées par des mesures telles que le poids, la taille, et l'indice de masse corporelle des enfants. L'étude a également pris en compte des facteurs tels que l'origine ethnique, l'exposition passive à la fumée domestique, le temps passé devant un écran, la consommation de produits laitiers, la supplémentation en vitamines, et le niveau d'éducation de la mère. La densité minérale osseuse a été mesurée à l'aide d'une échographie.
La densité minérale osseuse radiale moyenne des enfants était de 3 678,4 m/s.

Les espaces verts autour des résidences variaient, avec des espaces verts totaux allant de 49,5 % à 55,9 %, des espaces verts de plus de 3 m de haut de 15,1 % à 34,3 %, et des espaces verts de moins de 3 m de hauteur de 21,6 % à 34,4 % dans un rayon de 100 à 3000 mètres. L’étude a montré qu’une augmentation de l’espace résidentiel total (somme des espaces verts élevés et faibles) et des espaces verts élevés (hauteur de la végétation > 3 m) dans un rayon de 500 m est associée à une augmentation de la densité minérale osseuse. De plus, l’exposition à un espace vert plus important dans un rayon de 1.000 mètres était significativement associée à une réduction des risques d'avoir une faible densité osseuse.

30 Aug 2023

SENSIBILISER AU HARCÈLEMENT, À LA DISCRIMINATION ET À LA VIOLENCE À L’ÉCOLE

10 FILMS D’ANIMATION POUR SENSIBILISER AU HARCÈLEMENT, À LA DISCRIMINATION ET À LA VIOLENCE À L’ÉCOLE

Numéro d’urgence : 3020

30 Aug 2023
30 Aug 2023
30 Aug 2023
30 Aug 2023
30 Aug 2023
30 Aug 2023
30 Aug 2023
30 Aug 2023
30 Aug 2023
8 Jun 2023

Être aidé pour m’apaiser car je ne peux me calmer seul.

Ce que nous dit la science

Le cerveau du tout-petit fonctionne principalement avec son cerveau archaïque qui est mature dès la naissance. Le circuit des émotions déclenche des réactions biologiques face aux éléments extérieurs vécus. L’enfant est envahi par ses émotions, il ressent des grandes colères, des grands chagrins, des grandes paniques, et n’a pas la capacité de prendre du recul et de s’apaiser seul, car son cortex préfrontal qui a cette fonction ne commencera à maturer, lui , que bien plus tard. Or lorsque l’enfant est envahi émotionnellement il va ressentir du stress qui est inhérent à la vie mais qui secrété en grande quantité va avoir un effet négatif et « attaquer » le cerveau. Le stress va entraîner la sécrétion de cortisol qui est une hormone qui en trop grande quantité freine la multiplication des neurones, diminue leur nombre, ce qui peut avoir à terme un effet désastreux sur l’apprentissage et la mémoire.

L’enfant peut devenir résistant au stress quand on prend soin de lui.

À chaque fois que l'enfant rencontre quelqu'un de bienveillant, que ce soit par le regard, par l'échange, par un contact doux, il va sécréter de l'ocytocine, même sans contact physique.
- La stimulation sensorielle permet de secréter l’ocytocine qui agit sur les structures cérébrales impliquées dans la perception des émotions
- Laisser l’enfant faire par lui-même dans sa découverte, dans son expérimentation du monde est certes primordial mais tout en aidant toujours l’enfant
- L’enfant manque de moyens pour exprimer ce qu’il ressent, ce qu’il veut, pour comprendre ce qui lui arrive. L’enfant est dans l’action immédiate, il subit des impulsions sur lesquelles il n’a aucun contrôle.
- L’environnement joue donc un rôle important dans la manière d’exprimer ses sentiments. Les besoins de l’enfant seront satisfaits par la qualité du lien émotionnel


Les applications concrètes     


L’objectif principal et de toujours aider l’enfant à mieux vivre son débordement émotionnel. Il faut avant toute chose pouvoir accueillir avant de vouloir arrêter la situation
- Quand l’enfant pleure car il a faim, sommeil, est triste, en colère, il est primordial de prendre l’enfant dans les bras.
- Quand l’enfant est triste ou en colère, vous pouvez lui faire un câlin et l’aider à résoudre la situation rencontrée.
- Lorsque l’enfant est resté longtemps sans contact physique vous pouvez vous déplacer, vous asseoir à ses côtés, en le regardant, le touchant, lui parlant, lui souriant.
- Lorsqu’il se fait mal, vous pouvez vous déplacer systématiquement et lui faire un câlin et éviter le “ce n’est rien” qui n’a pas l’effet désiré pour se sentir mieux.
- Lorsque l’enfant doit patienter pour manger, vous pouvez lui proposer un jeu attractif dans un espace où le repas n’est pas visible
- Lorsqu’il a sommeil, vous pouvez le coucher et rester avec lui


Il est nécessaire d'être attentif aux besoins de l’enfant pour pouvoir reconnaître ses émotions et faire preuve d’empathie. Observez l'enfant dans son quotidien pour identifier quand et pourquoi il semble joyeux, triste, en colère, etc.

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